Oikocredit étoffe son programme de soutien et d’accompagnement aux exploitants agricoles
Apporter une contribution monétaire seule ne suffit plus dans le cadre de l’investissement à impact social, et Oikocredit l’a bien compris. Pour aider les petits exploitants agricoles à faire face aux aléas météorologiques, de plus en plus fréquents avec la crise climatique, la coopérative de finance durable mise sur ses activités d’accompagnement et de formation.
Renforcement des capacités agricoles : Un pilier essentiel du développement
Oikocredit a fait de l'agriculture le fer de lance de son programme de soutien non financier, appelé renforcement des capacités. Ce dernier vise à accroître la résilience des communautés à faibles revenus, dont la majorité vit dans des zones rurales, et qui dépendent de l'agriculture pour leurs moyens de subsistance et leur survie.
Barbara Rademaker, responsable du renforcement des capacités chez Oikocredit, explique que d’après le FIDA (Fonds international de développement agricole des Nations Unies), investir dans l'agriculture en Afrique subsaharienne peut être jusqu'à 11 fois plus efficace pour lutter contre l'extrême pauvreté que d'investir dans d'autres secteurs.
En outre, en investissant dans l'agriculture à petite échelle et le développement rural centré sur les personnes, nous pouvons réellement améliorer les moyens de subsistance, créer des emplois, stimuler les économies locales et contrer les pressions exercées sur les populations pour qu'elles migrent vers les zones urbaines.
L'exemple d'Unaitas : le développement d'une méthodologie pour optimiser l'ensemble de la chaîne de valeur
Au Kenya, le renforcement des capacités déployé par Unaitas, partenaire de longue date d'Oikocredit, porte aujourd'hui ses fruits. La Kenya Savings and Loan Services Cooperative met en œuvre un modèle de solution financière qui vise à améliorer la position des petits exploitants agricoles dans la chaîne de valeur agricole dont ils font partie, pour finalement augmenter leurs revenus.
Jusqu'à récemment, les prêts accordés aux petits exploitants étaient limités au soutien leur activité sans tenir compte du contexte de la chaîne de valeur dans laquelle ils étaient inscrits. Cependant, la nécessité d'adopter une nouvelle approche est désormais reconnue : il convient d’analyser l'ensemble de la chaîne de valeur afin d'améliorer durablement les revenus des agriculteurs, en tenant compte de leur besoin d'augmenter le chiffre d’affaires tout en s'alignant sur les exigences du marché.
Cette contribution est d'autant plus pertinente quand on sait que le secteur agricole kényan continue de jouer un rôle clé dans l'économie du pays : en 2022, il représentait 21,2 % du produit intérieur brut (PIB) selon la Banque mondiale.
La crise climatique : l'épée de Damoclès des petits exploitants
Les conditions météorologiques, de plus en plus instables et imprévisibles, poussent les acteurs de la finance durable et solidaire à orienter spécifiquement leurs projets vers les risques climatiques.
Dans cette optique, Oikocredit a travaillé de janvier 2021 à décembre 2022 avec Inclusive Guarantee, un courtier en micro-assurance, afin d’accélérer et faciliter l'accès à l'assurance indexée contre les risques liés aux conditions météorologiques. Le déploiement de ce projet comprend la formation des petits exploitants (dont 30% sont des femmes) à l'éducation financière et à la sensibilisation à l'assurance agricole indexée.
Les petits exploitants qui cultivent le coton, le millet, le riz, le sésame, le sorgho ou le soja au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Sénégal en bénéficient actuellement. Les principaux résultats de ce projet sont les suivants : plus de 108 000 agriculteurs ont été sensibilisés aux avantages de l'assurance agricole, 69 919 agriculteurs (dont 28 % de femmes) ont souscrit une assurance agricole pour la première fois et 20 819 agriculteurs ont été indemnisés à la suite d'événements climatiques extrêmes.
La technologie numérique au service des exploitants
Oikocredit mise également sur la formation à l'utilisation d'outils numériques pour améliorer l'efficacité opérationnelle.
En identifiant les sources d'approvisionnement, les besoins des cultures (par exemple les intrants) et en facilitant l'accès au marché agroalimentaire, ces applications soulagent durablement les agriculteurs.
Un projet de déploiement d'outils numériques pour améliorer la gestion agricole est en cours au Ghana, au Bénin, en Côte d'Ivoire et au Togo grâce au partenariat entre Oikocredit et la société ghanéenne d'agritech Farmerline.
Soutenir les Objectifs de développement durable
Dans cette optique et via ses projets, Oikocredit contribue activement aux Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. En particulier, les ODD 1, 2, 5, 7, 8, 10, 13, 15 et 17.
La coopérative démontre sa contribution à ces objectifs à l'aide de plus de 50 indicateurs, qui sont étroitement alignés sur les indicateurs standards de l'investissement d'impact inclus dans le système de mesure IRIS+ du Global Impact Investing Network (GIIN).
La coopérative recueille également des données utiles sur la portée des projets, comme le fait que 2,6 millions d'agriculteurs ont bénéficié du soutien de son réseau de partenaires, ce qui représente une augmentation de 347 % en glissement annuel. Plus d’informations sont disponibles dans le rapport annuel d'impact d'Oikocredit, dont l'édition 2023 vient d'être publiée.
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